Rare: bonus libéré ( Sur la route T02) (French Edition) by Leigh Garrett

Rare: bonus libéré ( Sur la route T02) (French Edition) by Leigh Garrett

Auteur:Leigh, Garrett [Leigh, Garrett]
La langue: fra
Format: epub
Tags: MM, romance contemporaine
Éditeur: Juno Publishing
Publié: 2017-06-12T22:00:00+00:00


Deuxième partie

Chapitre 17

Ash

L’hématome s’étalant sur sa tempe semblait vieux, comme s’il était là depuis un an. Il me rappelait les tatouages sombres de style vintage que les filles demandaient toute l’année. Des roses, des cœurs, des papillons. J’en avais fait tellement que je pouvais en esquisser un les yeux fermés. Les motifs à l’encre étaient dans un délavé chic, faits dans des teintes discrètes, mais à la lueur tamisée de l’hôpital, la marque sinistre sur le visage magnifique de Pete était tout ce que je pouvais voir.

Ça, et les coupures et brûlures furieuses jonchant ses bras. Les médecins disaient que le côté droit de son corps avait pris le gros de l’accident. Il avait souffert d’un coup important à la tête et d’un traumatisme contondant à son abdomen. Les mots ne voulaient rien dire pour moi, mais j’avais vu la bande terrifiante de peau sombre sous sa blouse d’hôpital. La blessure couvrait tout son côté droit de son ventre à son dos. Il y avait plus de ça que de peau. Les médecins étaient préoccupés par son foie, et même pour mon cerveau profane, c’était sinistrement logique. Personne ne pouvait survivre à une blessure comme ça sans être écrasé en morceaux.

Je m’agitai sur le tabouret que j’avais tiré près du lit. Ils m’avaient offert un fauteuil, mais j’avais besoin de l’inconfort d’un siège en plastique dur pour garder les pieds sur terre. Effondré dans le fauteuil, ce serait bien trop facile de laisser ce cauchemar m’emporter. J’avais besoin d’être près de Pete. J’avais besoin de le toucher. Il semblait si loin de moi, j’avais besoin de le sentir pour savoir qu’il était vraiment là.

Des tubes dépassaient de ses poignets, de ses bras et même de sa poitrine. Je les évitai et pressai sa main. Ses doigts se tordirent en réponse, mais à moi ou à la douleur, je ne pouvais pas le dire. Je laissai mon regard voyager sur sa silhouette trop immobile. On aurait dit qu’il dormait, ses yeux fermés et son corps détendu. Si ce n’était pas le creux périodique dans son front, j’aurais été trompé. Il était peut-être inconscient, mais je connaissais son visage mieux que le mien, et je savais qu’il souffrait.

Ils n’arrêtaient pas de me dire qu’il était chanceux, que s’il s’était tenu un mètre plus loin, il serait mort. Quand le train incontrôlé, lâché à cause d’une erreur humaine ou de freins défaillants, avait heurté le train sur lequel Pete travaillait, chaque secouriste sous terre avait été tué… chaque âme sauf lui. J’avais toujours cru que je saurais si quelque chose lui arrivait, comme un sixième sens nous connectant. Il n’y avait rien eu de tel. Lorsque j’avais ouvert la porte aux officiels en uniforme, j’avais eu l’impression que le sol de mon monde s’effondrait.

Les gars du CFD avaient voulu me conduire à l’hôpital, mais je les avais envoyés chercher Maggie. Je ne me souvenais pas avoir appelé Danni, mais les officiels étaient partis, et peu après elle était là, glissant ses bras pâles autour de moi et me disant que tout irait bien.



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